L'essentiel à retenir
C’est l’histoire de Gaëlle Courson, 26 ans, qui a décidé de se réorienter professionnellement il y a un et demi. Après ses études, Gaëlle trouve sa place dans le monde associatif et s’y engage avec beaucoup de détermination. De retour au travail après des vacances à New York, elle s'effondre et s’aperçoit que son quotidien l'épuise. Le diagnostic tombe : elle est en train de faire un burn out.
Gaëlle rejoint alors le parcours Chance afin de déterminer ce qui l’anime profondément, et finit par raviver sa fibre entrepreneuriale en cocréant sa propre association : Atelier 17.91, qui a lutte contre l’isolement et la précarité des individus. Moins d’un an après son lancement, l’association fait travailler 5 personnes et prévoit de se développer partout en France.
Traverser un burnout à 25 ans
Gaëlle est directrice de communication dans une association où elle s’est vu grandir professionnellement, lorsqu’un voyage à New York va mettre en lumière un profond mal être. Dès son retour au travail, après avoir vécu l'émerveillement de cette ville, elle s’effondre et se retrouve dans un quotidien dans lequel plus rien n’a de sens.
“Arrivée au travail, au lieu de raconter mon voyage à mes collègues, je me suis enfermée dans les toilettes en pleurant, en me disant : ‘Il y a un problème, je crois que je n’ai plus envie d’être ici.’”
“Je ne me sentais plus à ma place. J'ai été voir mon médecin et on m'a diagnostiquée : je faisais un burnout. Faire un burnout à 25 ans, on ne pense pas que c'est courant. En tout cas, on se dit que c'est quand on a 15 ans ou 20 ans d'expérience, qu'on n'en peut plus. J’ai tellement été à fond pendant trois ans dans l'association où j’étais que mon corps a littéralement lâché.”
Pendant un mois dans une chambre volets fermés, elle broie du noir.
“J'ai vécu un burnout où je n'arrivais plus à voir la lumière du jour.”
“Il y a le Covid, on va être confinés, et je me dis “soulagement” car je ne vais pas retourner sur mon lieu de travail, je vais pouvoir travailler de chez moi. C’est vraiment pendant cette période-là où j'ai commencé à me questionner, en parlant avec des ami-es et en disant : ‘Vous pensez que c'est normal que je sois soulagée d'être à la maison ?’”
Elle trouve finalement l'impulsion de sortir de sa torpeur.
“Ça a été un gros déclic, je me suis dit : ‘J’ai testé une aventure, j’ai testé un job, mais je veux faire autre chose.’”
Oser un changement professionnel en phase avec ses valeurs grâce à l’accompagnement Chance
C’est à l’issue de ce déclic que Gaëlle décide alors de commencer le parcours Chance, durant lequel la motivation et la détermination ont été de véritables moteurs, afin de la reconnecter à ses aspirations profondes. Accompagnée tout au long de son parcours par Amandine, coach partenaire Chance, elle témoigne :
“À l'école, on m’a toujours dit : ‘Tu vas travailler, tu vas faire un métier, le même pendant 40 ans.’ Et j’ai fait mon alternance dans une entreprise où c'était : ‘quand tu rentres, tu finis ta carrière là-dedans.’
Moi je voulais faire mon projet, devenir indépendante, faire mon rythme de travail qui est que je souhaitais créer mon association sur des sujets qui représentent des valeurs pour moi.
Je ne voulais pas juste faire un métier, je voulais en faire deux, trois d'un coup.”
Grâce à son accompagnement, Gaëlle laisse la soif d’indépendance prendre le dessus sur la peur et se lance. Car avec la peur, vient le courage :
“Je me souviendrai toujours, Amandine me disait : ‘Mais arrête d'avoir peur, tu sais ce que tu veux, c'est juste la peur qui prend le dessus.’ Et je pense que tellement de personnes veulent arrêter d'avoir peur, et c’est tellement compliqué.
J’ai été dans cette situation et j’ai dit à beaucoup de personnes d'arrêter d’avoir peur, de se lancer. Mais quand il s’agit de nous, on n’écoute plus les gens. Alors que quand on met de côté la peur, tout se libère.”
“C’est comme dans une piscine, il faut sauter pour savoir nager, là, c'est pareil. Ça nous pousse à vivre notre projet, à dire : C’est mon projet et je le défends.
On se sent comprise et ça faisait tellement longtemps que je ne m'étais pas sentie comme ça. C'était vraiment un soulagement.”
Se lancer dans un nouveau projet professionnel : l’entrepreneuriat associatif
C’est ainsi que Gaëlle, pas à pas, définit aux côtés de sa coach sa volonté d’entreprendre dans le milieu associatif :
“Je savais que j’avais envie de faire le projet avec quelqu’un, une binôme. Dans mon ancienne association, il y avait Mégane qui y travaillait aussi et en dialoguant avec, je lui ai dit : ‘J’ai envie de lancer une association, est-ce que ça te dit ?’ Elle me répond : ‘Ok, on y va’. De là, on a cofondé toutes les deux l’association L’Atelier 17.91.”
L’association naît d’un constat : l’isolement et la précarité sont des situations qui peuvent toucher tout le monde, à toutes étapes de la vie. L’Atelier 17.91 a pour objectif de contribuer à améliorer la société de demain en créant du lien entre les personnes. Des ateliers sont alors mis en place :
“La création d’ateliers itinérants dans des structures déjà existantes en lien avec le développement durable, que ce soit la beauté inclusive (créer soi-même des soins : masques, gommages, huiles…). Et un autre atelier qui est en lien avec la revalorisation du textile (customisation : peinture, broderie…).”
Le deuxième confinement est arrivé, et il n’est pas question de mettre le projet de côté. Gaëlle et Mégane ont souhaité démarcher des entreprises qui donnaient des produits d’hygiène.
Plus de 400 000 produits d’hygiène distribués en 6 mois
“On s’est retrouvé avec plus de 100 000 produits en un mois. Et puis on s’est dit : ‘On va faire un appel sur les réseaux sociaux à toute structure ayant besoin de ces produits’.”
C’est ainsi que plus de 150 entreprises ont fait appel à l’association, telles que Les Restos du cœur, des banques Alimentaires, des CCS. Malgré la fin du deuxième confinement, le démarchage des entreprises a continué et l’association de Gaëlle et de Mégane a distribué plus de 400 000 produits d’hygiène en l’espace de 6 mois.
“L’association n’a même pas un an et il y a déjà 5 personnes qui y travaillent. Des institutions publiques et privées aident pour le développement de ce projet.
À ce jour, si on enlève le confinement, en l’espace de 8 mois, on a levé plus de 100 000 €. C’est quelque chose de formidable pour une association locale qui, maintenant, prend une échelle différente puisque des gens de toute la France aimerait bien avoir ces ateliers. On réfléchit déjà à un développement dans d’autres villes et régions.”
L’aboutissement d’un projet professionnel réussi
Gaëlle a repris les rênes de sa confiance en elle, et mène aujourd’hui avec joie et épanouissement un projet qui lui permet d’exercer le travail qu’elle aime dans les conditions qui lui conviennent.
“Je ne subis plus mon travail, je le vis.
Il y a tellement de jeunes qui ne savent pas ce qu’ils veulent faire, qui sont perdus dans leurs études. Mais on peut aussi avoir une erreur de parcours à 20 ans, et ce n’est pas grave. Il ne faut pas attendre d’avoir 30 ou 40 ans avant de dévier. Moi j’ai dévié à 25 ans et j’en suis très heureuse.”