L'essentiel à retenir
Je m’appelle Laura, je suis coach partenaire Chance. Je lutte contre le gâchis de potentiels, à la fois pour les individus et leur confiance en eux, mais également pour les entreprises. Je cherche, à travers mon coaching, à révéler les talents de chacun, leur permettre de trouver leur place pour créer de la valeur personnelle, professionnelle et à avoir un impact positif sur le monde.
Spécialisée en carrière et reconversion professionnelle, je reçois un certain nombre de clients victimes de burn out. A travers cet article, je veux donner une explication à mes clients, sur ces cercles vicieux et leurs envies de changement, qui ne doivent pas forcément toujours s’opérer de l’extérieur…
De plus, je souhaite mettre en lumière le lien qui existe entre l’éducation et le burn out. Maman d’un petit garçon de 3 ans, je me rends compte à quel point nous, les adultes, pouvons mettre des étiquettes sur nos enfants. A travers cet article, je souhaite donner un éclairage aux adultes sur l’effet dommageable que cela entraîne sur l’estime de soi et comment aider les enfants à la développer.
De l’éducation de l’enfant… Au burn out de l’adulte
« Tu as tapé ta sœur… Tu ES méchante », « Tu te brosses les dents sans faire d’histoire… Tu ES gentille », « Tu sais compter… Tu ES le meilleur », combien de fois par jour associons-nous les actions des enfants à leurs identités ? Un nombre de fois assez importants pour qu’eux-mêmes nous imitent et nous disent « Tu me grondes… Tu ES méchante » ou « tu m’autorises un dessin animé, tu ES gentil ».
Pour s’adapter aux règles de la société, nous apprenons naturellement ces phrases ; le problème est que l’on ne mesure pas assez l’effet dommageable sur l’estime de soi.
L’estime de soi, c’est la valeur que chaque personne se donne en tant qu’être humain. Elle n’est pas censée dépendre de ses réalisations, de ses diplômes, de sa position sociale, etc… Elle est censée dépendre tout simplement de sa propre existence, de sa présence dans le monde. Les problèmes d’estime de soi découlent souvent de pensées telles que « je n’ai pas de valeur » ou « ma valeur dépend de mes réalisations, de mes diplômes, de ma position sociale… ».
Si vous considérez un bébé, par exemple, il n’a encore rien réalisé et pourtant la plupart des personnes estime qu’il a beaucoup de valeur. Il n’a rien à FAIRE pour ÊTRE, pour avoir de la valeur. Au fur et à mesure que ce bébé grandit, il entend des phrases comme « Tu as tapé ta sœur… Tu ES méchante », « Tu te brosses les dents sans faire d’histoire… Tu ES gentille », « Tu sais compter… Tu ES le meilleur » … Et il en déduit que ses actions définissent ce qu’il est, sa valeur. Et l’adulte qu’il devient continue de croire cela également. Il y a même une expression connue qui vient valider cette pensée « on est ce qu’on fait ».
Quels dommages cela entraîne-t-il ?
Le découragement
Cette conviction « on est ce qu’on fait » apporte tellement de pression sur nos actions, qu’on peut, inconsciemment, décider de ne pas faire, de ne pas choisir, de procrastiner ou de faire des choix généralistes. Un certain nombre de mes clients me disent « j’ai fait une école de commerce pour rester généraliste, ne pas me fermer de porte », il y a là la peur de choisir et de nous enfermer dans une case, car il y a cette pensée stressante derrière « on est ce qu’on fait ».
Le surmenage
Cette association entre l’être et le faire, « on est ce qu’on fait », peut aussi nous pousser à faire énormément pour essayer de ressentir que l’on existe auprès des autres et de nous-même, qu’on a de la valeur. C’est notamment le cas des burn-out dans le travail. On œuvre de manière frénétique, pour être sûr de réussir, que la mission soit parfaitement remplie. En France, on se présente en disant « je suis ingénieur » ou « je suis commercial ». Il y aurait beaucoup moins d’implication identitaire à dire « je fais un travail d’ingénieur ou de commercial » par exemple.
De manière générale, une mauvaise estime de soi génère de la souffrance par la comparaison avec les autres. On construit une idée de supériorité et d’infériorité et cela entraîne des rapports de domination ou de victimisation avec les autres. On va juger sa vie en termes d’échec et de réussite et ne pas vivre en harmonie avec soi-même et la vie qui nous entoure.
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Comment agir pour les enfants ?
Aimer sans condition
Les adultes, sans vouloir mal faire, demandent aux enfants de bien se conduire en laissant entendre que si ce n’est pas le cas, ils ne les aimeront plus, comme si leurs valeurs dépendaient de leurs actes.
Pour vous donner un exemple, j’observe chez des amis, leur enfant demander une sucrerie alors que c’est l’heure du couché, qu’il s’est brossé les dents. Ses parents lui disent non et il part dans une grosse colère. Le père lui dit alors « je n’aime pas les enfants capricieux ». En affirmant cela, l’enfant entend « je fais un caprice, alors mon papa ne m’aime pas ». Pour qu’ils acceptent qui ils sont, il faut déjà qu’ils se sentent aimer inconditionnellement et non pour leurs réussites scolaires ou autres prouesses. Dans cette situation, pour préserver l’estime de soi de l’enfant, il aurait été mieux de dire, par exemple « quand tu cris et que tu te jettes par terre comme cela, je n’ai pas très envie de te donner ce que tu veux », ce qui n’implique pas de notion d’amour, cela reste factuel.
Exclure les jugements, les étiquettes
Celles qui dévalorisent comme « tu es égoïste », « tu es bête » … qui entraînent de la souffrance chez les enfants. Mais également exclure celles qui valorisent « tu es extraordinaire », « tu es intelligent » … Les adultes complimentent les enfants en pensant bien faire, pour qu’ils aient confiance en eux. Ces étiquettes n’aident pas les enfants et les enferment dans des rôles qui apportent beaucoup de pression sur eux, pour être à la hauteur de ces jugements. Cela engendre des personnes accros aux compliments, qui ne s’aiment que lorsqu’on les complimente, ce qui engendre des problèmes d’estime de soi.
Privilégier l’encouragement d’actions concrètes
Quand les adultes encouragent les actions concrètes, les faits, l’enfant comprend ce que cela signifie, il se sent valorisé par ce qu’il fait, il se sent responsable de ses actions et développe de la confiance, comme par exemple « ta chambre était en pagaille et tu as tout rangé, merci beaucoup pour ton aide » ou « tu as fait le tour du parc à vélo sans tomber, quelle agilité ! ». Encourager des actions qu’il aime faire, qui correspondent à ce qu’il est lui, à ce moment-là, va l’aider à se développer. En valorisant les actions concrètes à la place de l’individu lui-même, les échecs seront considérés comme normaux, faisant partie intégrante de la vie et une occasion formidable d’apprendre.
Et pour les adultes ?
Voici quelques activités que je vous propose
Activité 1
Repensez à un comportement négatif que vous avez eu. Imaginez un écran devant vous et visionnez la scène avec vous ayant ce comportement, comme dans un film. Dîtes-vous « même si je n’aime pas ce comportement, je ne suis pas mon comportement, je suis bien plus que cela, j’ai de la valeur et je peux apprendre à faire autrement ». N’hésitez pas également à créer sur l’écran, des manières d’agir qui vous correspondent mieux dans cette situation.
Activité 2
Écrivez une lettre à vous-même, comme si vous vous adressiez à votre meilleur ami, en lui expliquant tout ce que vous aimez chez lui. Vous pouvez demander à vos proches vos qualités pour vous aider à l’écrire. N’hésitez pas à vous l’envoyer par la poste et à la lire quand vous en ressentez le besoin.
Activité 3
Moins juger les autres et éviter les comparaisons. Chaque fois que vous vous surprenez à vous comparer, dites-vous que “la comparaison n’est pas raison”, elle n’est pas raisonnable. Demandez-vous, par exemple, pour quelle raison croyez-vous que l’autre est mieux que vous ? Est-ce vrai ou est-ce une histoire que vous vous racontez ?
Activité 4
Prenez soin de vous au niveau physique, psychologique, spirituel…
« Ce n'est pas le fait d'être aimé par quelqu'un qui guérit notre guerre civile intérieure, c'est d'être aimé par soi-même, de s'accepter, de la racine à la cime », Placide Gaboury
Pour finir
Faire la différence entre qui nous sommes et nos comportements qui, parfois, sont améliorables, est important pour garder une bonne estime de soi. Faire différemment est toujours possible, changer nos comportements, cela s’apprend. En revanche, nous ne pouvons pas changer qui nous sommes. Nous pouvons apprendre à nous conduire autrement tout en continuant à nous aimer pour qui nous sommes. Alors bien-sûr, nous exprimons qui nous sommes en faisant telle ou telle action, mais nous ne pouvons pas nous réduire à ce que nous faisons à un moment donné.
CHANCE en quelques mots
7 ans d’innovation scientifique en matière de PsyTech, sciences comportementales et data science ont permis à Chance de créer une méthode d’orientation professionnelle pour adultes, via un bilan de compétences 100% en ligne dont les étapes s'adaptent à chaque individualité grâce à l’analyse en temps réel des données et des comportements.
Guidé par son Président d’Honneur, le prix Nobel de la Paix à l’origine du microcrédit Muhammad Yunus, Chance est un acteur de l’écosystème TechForGood et a pour mission