L'essentiel à retenir
Spoiler : une reconversion professionnelle, ce n'est pas tout plaquer et revenir à zéro.
La presse adore les héros “du quotidien”, les vrais humains qui ont fait des trucs surhumains. Les articles pleuvent pour valoriser celles et ceux qui ont fait “ce que personne d’autre n’aurait pu faire”. La phrase “Ils ne savaient pas que c’était possible, alors ils l’ont fait” est érigée en mode de vie idéal, en objectif à atteindre.
Même leurs rêves sont immenses et absolus, là où les nôtres sont en réalité plutôt basiques : aller bien, se sentir à l’équilibre, qu’on soit seul-e ou bien accompagné-e.
Dans la reconversion professionnelle, même topo : il faut du lourd
Il faut avoir “tout plaqué”, être passé-e de banquier-ère à fermier-ère, et obéir au sempiternel cliché du Parisien qui est allé vivre dans le Larzac (à en croire la presse, tout Paris vit désormais dans le Larzac, d’ailleurs). La réalité de la reconversion n’est pas celle-ci.
La réalité de la reconversion, c’est que les personnes de toutes origines socio-professionnelles y vont
… parce que leur environnement de travail est pénible, parce qu’elles s’ennuient profondément, parce qu’elles auraient voulu faire autre chose, ou faire la même chose à un endroit différent, parce qu’elles ont simplement besoin de savoir pourquoi elles se lèvent le matin. Là où je travaille, chez Chance, les gens qui suivent le parcours de reconversion ne passent pas de banquiers à fermiers. Ce sont des personnes issues de toutes les catégories socio-professionnelles, qui apprennent à se connaître, à se reconnaître, à se débarrasser de blocages et à s’ouvrir des horizons.
Ces personnes passent par des émotions, opèrent des retrouvailles avec elles-mêmes qui confinent au sublime. Je me souviens d’une jeune femme, secrétaire de direction, qui faisait Chance pendant le confinement et qui m’avait dit “J’ai découvert la personne que j’étais, et que j’aimais cette personne”. Des mois après, cette phrase résonne encore en moi. Cette possibilité de découverte de soi, et cette joie de voir que le chemin n’est pas tracé sont la partie la plus forte du processus de reconversion.
Le changement de vie le plus radical ne serait-il pas finalement celui qui consiste, pas à pas, à s’écouter et à décider - en toute simplicité - pour soi ?