L'essentiel à retenir
Construire, refaire, repenser son CV est une tâche toujours redoutée, toujours perçue comme ingrate et même stressante. Grâce à cet article, le CV idéal n'aura plus de secret pour vous.
Le CV doit être le miroir efficace de notre histoire et de nos talents, mais d’une part il est très difficile de se raconter entièrement en un format A4, et d’autre part, lorsque le parcours que l’on a fait ne reflète pas (ou plus du tout) ce qu’on souhaite faire après, on peut se sentir coincé-e.
Le CV est ainsi un catalyseur à angoisses, à syndromes de l’imposteur, pourtant avec un peu de méthode, il peut réellement devenir l’allié d’un changement de cap. Nous avons rencontré Romain Détroyat, coach partenaire Chance, qui nous a éclairés sur les meilleures manières de construire son CV dans le cadre d’un changement de poste, et notamment dans le cadre d’une réorientation professionnelle.
Pourquoi (re)faire son CV est-il si difficile ?
Déjà, la plupart du temps, on refait son CV à des moments charnière de sa vie. Certes, ce sont des moments de construction pour l’avenir, mais le fait de voir son projet devenir concret peut (contre toute attente) angoisser, susciter des peurs irrationnelles, des doutes sur soi-même.
C’est pour cela que le temps est un excellent allié : avec le temps, on commence à aborder le CV comme un élément qui alimentera une conversation, et qui servira un projet solide, au sein duquel vous serez à l’aise.
Un projet professionnel solide, c’est quoi exactement ?
Prendre le temps d’élaborer un projet solide, ça veut dire commencer par réfléchir à toutes ses composantes.
Un CV réussi s’adresse à une personne - changer de posture commence là
Prendre le temps d’élaborer un projet solide, ça veut aussi dire que l’on sait à qui s’adresse notre CV, comment on veut qu’il soit reçu. Par conséquent, cela induit une sélection, une réflexion sur soi et une personnalisation pour la personne qui recevra votre CV.
Le CV est donc destiné à une personne, une entreprise avec qui on voudrait dialoguer. Eh bien ça n’a l’air de rien, mais c’est un point essentiel. Réfléchir d’abord à qui on voudra présenter ce document, c’est une première clé.
C’est là que le changement de posture s’amorce : changer de posture, c’est se sentir légitime pour proposer un service (dont vous attendez qu’il soit rémunéré, évidemment) à un-e recruteur-se ou à de potentiels client-es. C’est réellement un changement de paradigme : vous êtes à la même hauteur que la personne qui pourrait vous recruter. Car vous aussi, vous pouvez tout à fait refuser son offre.
C’est essentiel de s’en souvenir. C’est la raison pour laquelle bien connaître ses besoins, aspirations, ses limites et ses impératifs vous rend précieux-se aux yeux d’un-e interlocuteur-rice professionnel-le.
Si vous rencontrez un-e recruteur-se, c’est parce que ce qu’il ou elle propose vous a fait vibrer, et que vous avez une valeur claire à lui apporter.
Quelle forme doit avoir un CV reflétant une posture professionnelle et confiante, dans un parcours de reconversion ?
Le CV se résume bien souvent à l’expérience professionnelle, quelques hobbies, les langues et logiciels maîtrisés. Avec ces éléments, impossible de véritablement raconter une histoire et faire valoir ses compétences acquises, montrer que ce vers quoi on tend a tout le sens du monde. Un CV qui raconte une histoire doit intégrer une nouvelle brique indispensable : les atouts ou les compétences.
“La section Compétences du CV est un espace de liberté qu’on ne trouve pas dans un CV chronologique, c’est un espace au sein duquel on va pouvoir exprimer ce que l’on cherche à dire à la personne qui nous recrutera potentiellement”, rappelle Romain Détroyat. Cette liberté, c’est de pouvoir aussi valoriser des points plutôt que d’autres, choisir ce qu’on veut raconter, et vers quoi on veut aller.
Pour valoriser vos atouts dans un CV éloquent, ajoutez une section Compétences en haut de votre CV
... Et débarrassez la section Expériences professionnelles des éléments redondants : cela vous fera aller plus loin pour parler de vos accomplissements concrets.
Les avantages à séparer les informations qui relèvent des compétences et celles qui relèvent de l’expérience (“séparer le blanc du jaune”, comme aime à le comparer Romain Détroyat) sont concrets :
1. Cette séparation évite les redondances d’une expérience professionnelle à l’autre.
2. Cette séparation des informations choisir les informations transmises.
3. Cette séparation facilite le changement de métier ou de secteur d’activité grâce à l’adaptation facile et rapide à plusieurs types de postes visés.
4. La mise à jour de votre CV sera beaucoup moins contraignante.
Romain Détroyat souligne que cela permet à chacun-e :
- La réappropriation de son propre parcours mis en lumière sous un nouvel angle,
- La liberté de s’adresser à de nombreux interlocuteurs sans être « victime » de son passé professionnel (Chance a été pensé “pour que votre passé ne dicte pas votre futur, on est en plein dans le mille),
- D’intégrer dans votre discours des éléments qui relèvent de votre réflexion personnelle (ce qui correspond à la phase d’Introspection dans le parcours Chance),
- L’assurance d’avoir un CV adapté à ses objectifs.
Pas mal non ? Chez Chance nous avons tous refait notre CV comme ça, et ça a changé nos vies.
Un exemple de section Compétences dans un CV
Vous avez été dans la vente dans des secteurs variés depuis 15 ans et vous faites partie d’un club de foot donc vous assurez la trésorerie. Admettons que vous ayez déterminé, avec Chance ou par vos propres moyens, que vous souhaitez désormais travailler dans la formation des jeunes en insertion, vous pourriez faire quelque chose comme ça :
Une fois que vous avez fait ce travail d’extraction de toutes vos forces, vous pouvez, tranquillement, égrener vos expériences professionnelles de manière factuelle et concise dans la section Expérience professionnelle.
Le CV issu de la méthode Chance est, selon Romain Détroyat lui-même, “un outil redoutable pour accompagner toutes les démarches à venir, car il permet d’adopter non plus une posture de demandeur-se d’emploi, mais bien de futur-re collaborateur-rice, prêt-e à mettre ses compétences, sa motivation et son énergie au service d’une entreprise ou d’un projet aligné avec lui/elle.”
Cela se perçoit dès le premier contact avec les recruteur-ses.