L'essentiel à retenir
Dans cet épisode du podcast Chance, Clara Chappaz, directrice de la French Tech, nous parle de connaissance de soi, de légitimité, de valeurs en entreprise, de ses rencontres, de ses doutes et surtout, des décisions qu’elle a été amenée à prendre. Elle revient sur un chemin qui, contrairement à ce qu’on pourrait penser, n’était pas du tout tracé ! Ce sont certaines rencontres, ces “mentors” qui ont croisé son chemin, qui l’ont aidée à avancer et à trouver sa voie.
Avant de devenir directrice de la French Tech, Clara Chappaz a fait le parcours Chance pour éclairer ses choix et mieux se comprendre. Elle a également signé, comme tou-tes les invité-es de ce podcast, l’appel à ouvrir son carnet d’adresses, dans le cadre duquel elle a accompagné Anna Roy, alumni Chance qui opère sa transition professionnelle du métier d’infirmière à data analyst en santé.
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Clara Chappaz : le risque de prendre les chemins non tracés
“Quand on se retrouve à 22, 23 ans à Bangkok, à lancer une première boîte de e-commerce, alors qu'il n’y a ni solution de paiement, ni solution logistique et qu'on n'a jamais managé personne, ça peut être un peu déroutant, mais c'est vraiment ça que j'avais envie de faire.”
Philippine de Saint-Exupéry : Je commencerais bien par parler un peu de chemin prédestiné ou déjà écrit. Le CEO de Vestiaire Collective dit de toi et je le cite : Clara a pris le risque de ne pas suivre une route toute tracée, ce qui lui permet d'avoir une expérience beaucoup plus large que la plupart des personnes de son âge. C'est quoi, cette route toute tracée dont il parle ?
Clara Chappaz : Je pense qu'il fait référence au fait que très vite, à la fin de mes études, j'aie eu envie de partir explorer plein de choses, plutôt que de suivre certains parcours un peu plus classiques consistant à rejoindre une entreprise type cabinet de conseil ou banque à Paris, ce que pouvaient faire beaucoup de mes camarades de promo. Je me suis souvent posé la question, depuis quelque temps, d’où m'est venue cette envie de partir loin, à la rencontre de plein de choses. J’ai été d'abord à Hong-Kong, puis en Thaïlande, puis à Singapour, puis aux États-Unis à Boston, puis en Angleterre. J’ai grandi dans un tout petit village avec 700 habitants.Et peut-être qu'en fait, ça vient de là : le fait de s'être sentie dans un environnement qu'on comprend complètement, qu'on connaît par cœur et qui donne envie d'aller beaucoup plus loin.Et c'est ça, je pense, qu’il voulait dire par “chemin pas tracé”. Quand on se retrouve à 22, 23 ans à Bangkok, à lancer une première boîte de e-commerce, alors qu'il n’y a ni solution de paiement, ni solution logistique et qu'on n'a jamais managé personne, ça peut être un peu déroutant, mais c'est vraiment ça que j'avais envie de faire.
Apprendre à faire les bons choix professionnels : suivre ses intuitions
“J'ai eu cette chance d'avoir toujours confiance en l'avenir et de savoir me dire “Il faut changer” : ce n'est pas grave, on s'est trompée ce n'était pas la bonne décision, il y a plein d'autres options.”
Philippine de Saint-Exupéry : Ça m'amène à te poser cette question, en voyant ton parcours. Moi, personnellement, je le trouve très, très riche et assez impressionnant. Et parfois, tu sais, avec du recul, on peut avoir cette impression qui n'est pas juste forcément, mais que finalement tu savais toujours où tu allais, quelle était la prochaine étape. Et en fait, est-ce que tu as eu des doutes entre ces étapes et si oui, comment, par quoi tu t’es laissé guider ?
Clara Chappaz : Oui, bien sûr, je pense. Ça ferait sourire mes amis, cette question, parce qu’à chaque étape, j'ai toujours pas mal hésité. Il y a toujours eu beaucoup de chose qui m'intéressaient et ce n'était pas forcément évident de choisir où est-ce que j'allais passer les prochaines années ? Je me suis jamais vue faire des choix en me disant “Oh, c'est pour les quinze prochaines années à venir”, mais disons les deux ou trois prochaines années.
J’ai eu la chance de faire le parcours Chance et c'est quelque chose dont je parlais souvent avec mon coach : cette impression qu'en choisissant une voie, on en ferme d'autres et donc cette peur de se dire “Est-ce que je vais passer à côté de quelque chose où j'aurais pu plus apprendre, plus découvrir, faire plus de rencontres ?” Donc à chaque étape, comme je suis quelqu'un qui aime bien prévoir, planifier, j'avais toujours beaucoup d'options différentes toutes bien prêtes, mais ce n'était pas évident de choisir l'option que j'allais finalement choisir.
Et comment j'ai fait ? C'est quelque chose dont on a beaucoup discutéavec mon coach de chance. Je pense qu'au fond, j'ai peut-être toujours su que ce que je voulais ou que j'en avais conscience. Mais oui, c'est un mélange à la fois rationnel, professionnel, mais surtout une grosse intuition. Ça m'est arrivé, parfois, de me tromper, par exemple, quand j'étais en Asie, j'avais commencé à travailler sur un projet et puis je me suis rendu compte qu'en fait, je n'étais pas à ma place, que ce n'était pas le projet sur lequel je m'épanouis le plus, mais dans ces moments-là, où je n'ai pas pris la bonne décision, je me suis aperçue que c'est un sentiment qui est très fort de dire “non”, je ne suis pas à ma place. Et je pense que j'ai eu cette chance d'avoir toujours confiance en l'avenir et de savoir me dire “Il faut changer” : ce n'est pas grave, on s'est trompée ce n'était pas la bonne décision, il y a plein d'autres options et de toute façon, je trouverai quelque chose de très bien. Donc ça, je pense je pense que c'est ce qui m'a guidée.
Philippine de Saint-Exupéry : Donc de l'optimisme et de la confiance en l'avenir.
Clara Chappaz : Oui, complètement.
Parler de ses options pour éclairer ses choix de vie professionnelle
“Je prends mes décisions : en en parlant avec des gens qui me connaissent très bien, en les laissant finalement me poser des questions qui font que j'arrive aux réponses que j'avais peut-être déjà en tête.”
Philippine de Saint-Exupéry : Et parmi toutes ces options - parce que tu dis “J'ai confiance, il y a plusieurs options” - comment tu fais pour savoir laquelle choisir ?
Clara Chappaz : Je pense que je suis quelqu'un qui a besoin de beaucoup échanger pour faire des choix. C'est ce que j’ai aussi trouvé hyper intéressant dans le parcours Chance : c'est que tu crées cette relation de confiance avec un coach. J'avais déjà échangé avec des coachs dans le passé et je l'ai toujours recommandé. Ça ne marche peut-être pas pour tout le monde, mais c'est vrai que j'ai besoin de ce dialogue pour construire mes décisions.Encore une fois ça ferait sourire mes amis, parce ce que j'ai passé de nombreuses heures à discuter de ce que je voulais faire avec les uns et les autres, à recueillir les conseils, les perceptions. Je n’ai pas besoin qu'on me dise “Fais ça”, au contraire, je pense que j'aime faire plutôt ce que je veux et pas ce qu'on me dit, mais j'aime bien ces moments d'échange ou ça te pousse à réfléchir différemment, finalement, ça t’apprend des choses sur toi-même aussi.
Donc c'est plutôt comme ça que je prends mes décisions : en en parlant avec des gens qui me connaissent très bien, en les laissant finalement me poser des questions qui font que j'arrive aux réponses que j'avais peut-être déjà en tête, mais que j'avais besoin de formuler de cette façon.
Philippine de Saint-Exupéry : Donc en fait, c'est un peu jouer au ping-pong
Clara Chappaz : Exactement.
Philippine de Saint-Exupéry :Et tu parlais de Chance qui a créé le déclic, tu te souviens des apprentissages majeurs avec lesquels tu es repartie de cette expérience ?
Clara Chappaz :Oui. Après, peut-être pour revenir à la question d'avant, comme tous les gens qui ont l’esprit très rationnel, je fais beaucoup de tableaux avec les plus, les moins.On va mettre une note de 1 à 10 à tous ces critères et on va voir ce qui ressort comme étant le meilleur choix à faire, mais au fond, ça fait partie du process parce que j'aime bien les process et du coup c'est une étape, mais ce n'est pas finalement ça qui guide les choix je pense - en tout cas pas pour moi.
Philippine de Saint-Exupéry : Oui d'ailleurs dans le parcours Chance, il y a une matrice de décisions qu’on propose à un moment : raison, émotion, intuition et valeurs. Et donc là tu en as déjà cité plusieurs !
Clara Chappaz : Tout à fait !
Apprendre à se connaître grâce aux autres… au sein du parcours Chance !
“Un des moments les plus forts du parcours Chance, c'est celui on demande aux gens qui nous entourent de nous donner des feedbacks. (...) C'est un très beau
moment de partage que je recommande à quiconque.”
Clara Chappaz : Et donc les apprentissages du parcours Chance : pour moi, ce qui a été, je pense, un des moments les plus forts du parcours Chance, c'est celui on demande aux gens qui nous entourent de nous donner des feedbacks. Parce qu'on le fait beaucoup dans le monde professionnel, mais on le fait très rarement dans son développement personnel et ça permet une prise de conscience : ce qui est sorti de ces écrits, c'étaient des choses qui ne m'ont pas forcément surprise, mais de le voir écrit, de lire “Les forces de Clara, c'est de rassembler les gens, d'avoir ce dynamisme, etc.”, “Les faiblesses, c'est de voir un peu blanc ou noir, d’avoir un peu de problèmes avec le gris”, et donc finalement ça te permet de prendre du recul.
Et pour revenir à cette idée de confiance, de reprendre confiance dans qui tu es parce que les autres te perçoivent comme ça, donc ça te conforte, je pense, dans ce que tu es vraiment.Et c'est vrai que c'est assez unique que les gens prennent du temps, de leur temps pour t'aider toi, de façon aussi formalisée, aussi aboutie. Je trouve que c'est un très beaumoment de partage que je recommande à quiconque.
La suite de l’épisode : dans vos casques !
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