Résumé
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L'essentiel à retenir

Comment tisse-t-on sa vie, comment façonne-t-on un parcours qui nous ressemble, avec des sas vers un extérieur qui permet de respirer, en s’autorisant à explorer des pistes, à aller toujours plus loin dans la compréhension et l’appréhension du monde ? Anna Roy, 36 ans, Lyonnaise, infirmière et pierceuse, raconte son parcours pour devenir data analyste, et ce que lui a apporté Chance, du sentiment d’être légitime dans ses choix à son Duo Chance avec Clara Chappaz, directrice de la French Tech.

Avant la reconversion professionnelle : infirmière, pierceuse

Bonjour Anna, tu as fait Chance et tu as décidé de quitter le travail d’infirmière que tu exerçais depuis 10 ans pour devenir data analyste dans la santé : peux-tu expliquer comment tu en es venue là ?

Je suis infirmière depuis fin 2011, et j’ai travaillé en pédopsychiatrie, puis en transplantation hépatique, puis en réanimation. J’ai beaucoup aimé la réa, mais les horaires sont très éprouvants, avec des enchaînements de journées et de nuits de 12h d’affilée (de 7h à 19h, ou de 19h à 7h) durant lesquelles on ne peut pas baisser la garde.

Je ne voyais plus l’avenir à ce rythme.

Cette cadence m’a complètement déglinguée et m’a menée à un genre de burnout, alors même que j’aimais beaucoup mon travail. Mais une chose était claire : je ne voyais plus l’avenir à ce rythme.

À cette période de réflexion sur ce que pouvait être mon avenir, j’ai beaucoup lu, et je suis tombée sur un article sur le développement web qui m’a interpellée : tu crées, tu bâtis juste avec du code, et je trouvais ça top. Ça m’a rappelé les 2 ans que j’ai passés il y a des années en Irlande, où j’avais un boulot que j’aimais beaucoup en support informatique. Ça a aussi raccroché avec mes racines, car mon père était informaticien. Bref, ça m’a parlé, en plus du fait que ce soit un métier dont les horaires sont humains, et qui garantisse une certaine liberté géographique, deux conditions qui me tiennent à cœur.  

J’ai cherché à obtenir des financements pour entrer dans une formation de codeuse, mais comme le métier d’infirmière est en tension, rien n’était possible pour moi, ce qui a suspendu mon projet temporairement.

Sur ta bio LinkedIn, il est écrit que tu es “infirmière pierceuse”, c’est intriguant !

Oui j’ai un parcours de pierceuse qui a commencé en 2018. J’avais pris une dispo pour sortir de l’hôpital public et faire ça pendant 1 an à temps plein. Je travaillais de 10h à 19h du lundi au samedi donc niveau horaires, c’était mieux (mais toujours pas idéal), et surtout, j’étais au Smic, ce qui ne me convenait pas. Fin 2019, j’ai voulu revenir à l’hôpital en intérim, en gardant 1 jour de piercing par semaine. Mais avec le Covid, les studios de piercing ont fermé, et je suis retournée à plein temps à l’hôpital qui avait besoin d’un maximum de bras.

Donc retour à l’hôpital : quid de ton projet de reconversion, à ce stade ?

En plein Covid, le service de réa de la Croix-Rousse était très intense, et à 2 semaines près j’ai raté la prime de 1 500 euros des infirmiers. Tout ça a créé encore un effet d’accumulation, qui m’a fait de nouveau quitter l’hôpital pour faire du piercing à plein temps à partir de juillet 2020.

Data analyste, ça me permettait de faire du soin autrement, et d’avoir les outils, la vue pour entrer dans la conception, l’analyse, trouver les liens de cause à effet en santé, en épidémiologie.

Mais pendant ce temps, j’ai continué à nourrir mon projet. Une formation de data analyste a ouvert dans l’école de développeurs qui m’intéressait, j’ai découvert ce métier en lisant la description et tout s’est éclairé de sens.
Data analyste, ça me permettait de faire du soin autrement, et d’avoir les outils, la vue pour entrer dans la conception, l’analyse, trouver les liens de cause à effet en santé, en épidémiologie. De plus la formation en data analyse est courte et intensive, c’était idéal pour moi.

Sauf que le problème du financement pour ma formation continuait de se poser, donc j’ai parlé à une conseillère en formation professionnelle qui m’a conseillé de faire un bilan de compétences pour donner de la substance à mon dossier. J’ai regardé un peu, et j’ai trouvé que le concept Chance était hyper parlant, que le 100% à distance tout en étant accompagnée, c’était parfait pour moi vu mes contraintes d’emploi du temps.

Comment on bâtit un projet de réorientation professionnelle

Qu’est-ce qui, dans le parcours Chance, t’a aidée à monter ton projet professionnel ?

Chance m’a énormément apporté, j’ai pu réfléchir à qui j’étais, à ce que je voulais dans la vie et la méthode des 4 piliers m’a bien éclairée sur la construction de mon projet. Concrètement, Chance m’a permis de travailler sur le “comment” de ma vie professionnelle et travailler sur les impératifs non négociables m’a beaucoup aidée.

Mon impératif, c’est d’avoir une forte liberté de mouvement et d’être dans le respect de mes valeurs (notamment l’écologie).

En matière d’environnement de travail, j’aime aborder le travail de manière très humble, sans posture de sachante. Je veux être pleinement en position d’apprentissage, également sur le fonctionnement d’une entreprise autour de la pratique du métier. En tant qu’alternante, je vais devoir apprendre mon métier, donc mon poste sera là où on me donne ma chance et si j’ai le choix, je le ferai selon mes valeurs, et selon mes impératifs.

Comment est-ce que ton entourage t’a soutenue durant ta réflexion avec Chance ?

L’entourage est très présent pendant le parcours puisqu’on doit le solliciter au sein même de l'accompagnement, et j’ai été touchée de voir leur confiance et combien ils me comprenaient. Ils m’ont parlé de mon besoin d’analyse, d’activité, de ma curiosité. Tout ça m’a donné de la force.

J’ai eu beaucoup de mal à construire mon CV en réunissant les atouts et expériences qui justifiaient mon projet professionnel. J’avais l’impression que tout étaient très basique, que tout le monde avait ça et que je n’apportais rien de neuf. Les retours de mes proches, parlant de mon audace, de mon courage, de mon intelligence, m’ont aidée à construire ma légitimité.

J’aime être toujours un peu à côté des clous - à l’hôpital je suis pierceuse, au studio de piercing je suis la seule qui soit non fêtarde, hyper carrée. En fait je me ménage une vie qui me ressemble, où entrer dans les cases ne me fait pas rêver du tout, et où je trouve super d’arriver à faire des choses à chaque nouvelle étape de ma vie.

C’est anecdotique mais une des questions posées à l’entourage est “Si on vivait au Moyen- Âge, quel serait le métier de Claire d’après vous ?” et mon copain a répondu “sorcière du village”. J’ai adoré, parce que c’est juste : j’aime être toujours un peu à côté des clous - à l’hôpital je suis pierceuse, au studio de piercing je suis la seule qui soit non fêtarde, hyper carrée. En fait je me ménage une vie qui me ressemble, où entrer dans les cases ne me fait pas rêver du tout, et où je trouve super d’arriver à faire des choses à chaque nouvelle étape de ma vie.

Choisir une formation, et se créer un carnet d’adresses

Où en es-tu aujourd’hui de la réalisation de ton projet ?

Déjà, je suis plus convaincue que jamais. Le parcours Chance incite à faire des enquêtes métier poussées, grâce auxquelles j’ai rencontré plein de gens dans ce domaine. Ça m’a encore ouvert des perspectives passionnantes et variées : mon travail de data analyste, là je veux le faire en santé, mais je sais aussi que les champs d’application peuvent être très variés, faire ça en anthropologie, en écologie, des domaines qui me fascinent.

Quand on parle avec passion de ce qu’on projette, on touche les autres qui veulent agir en notre faveur.

Là je vais pouvoir faire la formation OpenClassrooms et je cherche une alternance. Par hasard, mon studio de piercing est juste à côté d’une startup de développement, dont le patron m’a mise en relation avec son propre réseau en faisant un appel public sur LinkedIn à mon sujet - preuve s’il en est que quand on parle avec passion de ce qu’on projette, on touche les autres qui veulent agir en notre faveur. Le résultat, c’est que j’ai commencé à rencontrer du monde, notamment dans une entreprise de data en e-santé que j’utilise moi-même en tant que soignante !

La rencontre avec Clara Chappaz, directrice de la French Tech, via les Duos Chance

Je vais gagner en temps, en contacts, en connaissances, pouvoir assister à des événements professionnels, m’investir et me faire connaître.

Grâce au nouveau dispositif Chance des Duos Chance, tu as aussi rencontré Clara Chappaz qui va t’ouvrir des portes vers le travail que tu vises : peux-tu raconter cette rencontre ?

Oui, je me sens très chanceuse d’avoir eu cette mise en lien avec Clara pour inaugurer les Duos Chance. Elle a une qualité d’écoute et une bienveillance auxquelles je ne m’attendais pas (quand on m’a dit “directrice de la French Tech”, j’anticipais une femme assez formelle, à l’image d’une haute institution de la République !).

Et la suite va être importante pour moi : elle va me mettre en relation avec l’antenne lyonnaise de la French Tech, ce qui constitue une opportunité incroyable pour élaborer un avenir, une réflexion professionnelle, entrer dans un univers que je ne connais pas, et qui, comme elle le dit elle-même, souffre d’un fort entre-soi.

Là, avec sa recommandation et la porte qu’elle m’ouvre, je vais gagner en temps, en contacts, en connaissances, pouvoir assister à des événements professionnels, m’investir et me faire connaître.

Le conseil pour réfléchir à sa vie professionnelle

As-tu un mot à dire aux personnes qui nous lisent et se posent des questions sur leur travail ?

Si vous vous posez des questions sur votre vie professionnelle, ce n’est pas pour rien : ça veut dire que vous en attendez plus. C’est un droit, d’être bien au travail. La manière dont on voit son travail, c’est celle dont on voit sa vie.

Ce n’est pas un échec d’être mal où on est : un choix qui nous convenait dans le passé n’est pas forcément le choix qu’on doit faire à vie.

Or on peut avoir plusieurs vies professionnelles dans une seule et même vie. On est faits pour faire plusieurs choses. Ce n’est pas un échec, c’est un signe à saisir, d’autant que la société permet désormais de se réinventer.

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