L'essentiel à retenir
Vous vous sentez parfois à côté de plaque, avez peur de prendre des décisions, ou êtes facilement au bord des larmes face à votre manager ? Cela peut être un des visages de votre vulnérabilité. Si cette fragilité est parfois déstabilisante, elle peut aussi être le point de départ pour changer de trajectoire, voire une de vos forces.
Chez Chance nous avons la conviction qu’il n’y a pas un seul chemin, mais bien une voie pour chacun-e. Retour sur le live avec le témoignage poignant d’Alexia Poret, ancien talent Chance et le partage de la coach qui l’a accompagnée, Christel Louvet.
La vulnérabilité, c’est quoi ?
Oser montrer son émotion, que ce soit la peur, la tristesse ou même la joie, se sentir dans un moment de fragilité… Sont des aspects de la vulnérabilité. “Souvent, on associe la vulnérabilité à la faiblesse alors que ce n’est pas ça du tout.” constate Christel Louvet, coach Chance. Et elle ajoute : “La faiblesse est définie dans le dictionnaire comme un manque de puissance alors que la vulnérabilité vient du latin “vulnerare” qui signifie “pouvant être blessé”.” La vulnérabilité n’est ni bien, ni mauvaise, elle est surtout étroitement liée aux émotions.
C’est ce que nous rappelle Christel en citant l’Américaine Brené Brown, professeure et chercheuse en sciences sociales qui a écrit Le Pouvoir de la vulnérabilité, après 10 ans de travaux et de recherches sur le sujet. Pour elle, “ressentir, c’est être vulnérable”.
La vulnérabilité et le handicap : Comment Alexia en a fait son superpouvoir
À la question d'Anaïs Col, de l’équipe Chance : “Comment décrirais-tu ta vulnérabilité et comment la vis-tu au quotidien ?” Alexia répond spontanément : “Je ne me suis jamais trop posé la question du terme vulnérabilité. Ce live me permet de voir les choses sous un nouvel angle. Une fois de plus, je prends conscience du pouvoir des mots.”
Alexia Poret a une maladie génétique orpheline qui atteint toutes ses articulations et a généré un handicap. Aujourd’hui, elle en a fait sa force. Elle se réveille le matin avec le sourire et l’envie de vivre pleinement sa journée. Mais cela n’a pas toujours été le cas.
Il y a quelques années, entre sa maladie et une phobie scolaire, elle a ressenti le besoin de demander de l’aide. “Une des premières étapes était de reconnaître que je n’allais pas bien et d’accepter d’être accompagnée”.
Concernant sa santé, cela lui a permis d’apprendre à gérer sa maladie au quotidien. Du côté de sa phobie scolaire, être accompagnée lui a permis d’avoir son bac en 2019. Elle se rappelle “je me suis fixée des objectifs. Au début, de petits objectifs et plus ça allait, plus les objectifs étaient grands. C’est ce qui m’a permis d’avoir mon bac.”
La vulnérabilité, le point de départ d’Alexia dans le parcours Chance
La rencontre entre Christel et Alexia ressemblait à une évidence. Pour toutes les deux, c’est LE moment fort du parcours, suivi de près par l’explorateur des métiers. Alexia a tout de suite senti la connexion, et Christel se rappelle que la vulnérabilité d’Alexia a fait écho à sa vulnérabilité de coach. C’est le début de leur relation, fondée sur la confiance et la bienveillance.
Alexia se rappelle que l’explorateur des métiers a été un autre moment marquant de son parcours. En découvrant les métiers proposés, elle s’est sentie un peu perdue. Soit elle avait déjà exercé certains métiers, soit les études étaient trop longues ou pas adaptées à son quotidien. En osant se livrer à Christel sur ses singularités, lors de sa séance avec son coach, tout s’est débloqué. Celle-ci lui a suggéré une nouvelle voie : Assistante audioprothésiste.
Ce projet respecte ses 4 piliers. Ses impératifs, la formation et le poste sont compatibles avec sa maladie. Le métier d’assistante audioprothésiste la motive car c’est elle qui assure le lien entre la clientèle du centre et l’audioprothésiste, ce qui répond à sa finalité : aider les autres. L’environnement est adapté car Alexia effectue son stage dans un cabinet d’audioprothésiste.
Oser raconter son histoire
Alexia confie “Quand on a une vulnérabilité, on passe par des étapes, des difficultés. Toute difficulté, tout trauma a besoin d’être écouté, entendu. Je suis la personne que je suis par tout ce que j’ai vécu.”
Se raconter sa propre histoire à soi-même ou la raconter à quelqu'un est un premier pas vers la prise de conscience. “Ce sont les séances avec son coach, qui vont permettre de se dévoiler” confirme Christel Louvet. Selon la démarche des pratiques narratives, on n’est pas qu’une histoire mais une multitude d’histoires.
“Comme Alexia !” déclare Christel Louvet, “elle n’est pas que sa maladie. Elle est beaucoup plus que ça. Elle l’a prise sous le bras et a avancé avec.” Puis elle cite Brené Brown : en effet, reconnaître sa vulnérabilité, c'est “avoir le courage d’être imparfait-e”.
Et au travail, comment raconter sa vulnérabilité ?
La première étape, c’est “accepter sa vulnérabilité sans jugement” conseille Christel Louvet.Et puis c’est très lié à la relation. L’important est d'être en confiance. Tout dépend du manager. S’il est dans l’accueil et la bienveillance, il pourra accueillir la personne dans toute sa vulnérabilité et l’accompagner à en faire une force. S’il pense que c’est un aveu de faiblesse ou qu’il est dans le jugement, il vaut mieux se protéger.
Les managers d'aujourd'hui doivent être outillé-es pour répondre à cet enjeu. Cela commence par un travail sur sa propre posture de manager. Un des premiers pas pourrait être d’accueillir son point de vulnérabilité pour accompagner ses collaborateurs à le faire à leur tour et instaurer ce climat de confiance.
Prendre conscience de sa vulnérabilité pour décupler son pouvoir
Pour libérer les émotions liées à la vulnérabilité, l’une des astuces données par Brené Brown est la pratique de la gratitude et de la reconnaissance. Alexia en est l’exemple vivant en honorant ce qu’elle a et en cultivant l'envie de vivre pleinement ses journées.
Anais Col, de l’équipe Chance, résume : "Quand on a appris à s'accepter, à se raconter, ses histoires, ses valeurs, la personne en face ne peut que dire bravo !"
“Quand on est la personne concernée, on ne voit pas forcément le chemin parcouru… Et puis plus tard, quand on se retourne, on est fière. Tout le monde avance. Certains plus rapidement que d’autres, mais on bouge toujours”, conclut Alexia.